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Pourquoi et dans quels domaines la connaissance de soi est-elle importante ?

Pourquoi et dans quels domaines la connaissance de soi est-elle importante ?

La connaissance de soi est importante pour une raison essentielle : elle nous offre un chemin vers plus de bonheur et d’épanouissement.

Un manque de connaissance de soi mène à des ambitions erronées.

Armés du bon type de connaissance de soi, nous avons plus de chances d’éviter les erreurs dans nos relations avec les autres ainsi que dans nos choix de vie.

Intéressons-nous à quelques exemples de domaines de vie où la connaissance de soi a de l’importance. 

  • L’AMOUR

Sans connaissance de soi, toutes sortes de problèmes peuvent survenir :

1. Choisir le mauvais partenaire : nous nous mettons en couple avec des personnes qui ne nous correspondent pas vraiment, car nous ne comprenons pas nos besoins

Lorsque nous recherchons un partenaire, les critères que nous avons sont souvent flous et non spécifiques : nous souhaitons trouver quelqu’un de gentil, quelqu’un qui nous fasse rire, quelqu’un d’aventurier… 

Ces désirs ne sont pas inexacts, mais ils ne sont pas assez précis dans leur compréhension de ce dont nous allons avoir besoin précisément pour avoir une chance d’être heureux ou du moins, pas constamment misérables.

Nous sommes tous fous d’une manière particulière et singulière. Nous sommes tous névrosés, déséquilibrés et immatures. Cependant, nous n’en connaissons pas les détails car personne ne nous a jamais encouragé à les découvrir. Une tâche urgente pour n’importe quel partenaire amoureux est donc de comprendre de quelle manière il est fou.  

Il est en effet primordial que tout partenaire amoureux s’intéresse à ses névroses : qu’il les comprenne, qu’il recherche d’où elles viennent, qu’il repère quels comportements ces névroses l’amènent à adopter et surtout qu’il puisse repérer quel type de personnes les provoquent ou les apaisent.

Une bonne relation amoureuse n’est pas tant une relation entre deux personnes en bonne santé mentale (il y en a peu sur la planète), mais plutôt une relation entre deux personnes déséquilibrées qui ont eu les compétences ou la chance de trouver un accommodement conscient non menaçant entre leurs folies respectives.

L’idée même qu’en tant que personne nous ne serions pas trop difficiles à vivre devrait tirer la sonnette d’alarme chez n’importe quel potentiel partenaire amoureux.  

La question est juste de savoir où vont se situer les problèmes : peut-être avons-nous une tendance à nous mettre en colère lorsque quelqu’un est en désaccord avec nous. Peut-être que notre seule manière de nous détendre est lorsque nous travaillons. Peut-être que nous nous sentons un peu mal à l’aise dans l’intimité après le sexe, ou alors, peut-être, avons-nous du mal à communiquer lorsque nous sommes inquiets.

C’est ce genre de problèmes qui, au fil des années, créent des catastrophes et qu’il est donc primordial de connaître afin de rechercher des personnes qui seront en mesure d’y résister de façon optimale. Une question simple qui devrait être posée à tout premier rendez-vous amoureux serait  “Et toi, de quelle façon es-tu fou ? » 

Le problème est que la connaissance de nos propres névroses n’est pas facile à obtenir et peut prendre des années.  

Avant de se marier, nous sommes rarement impliqués dans des dynamiques qui nous permettraient de prendre conscience de ces dernières. Lorsque nous sommes confrontés à des situations relationnelles qui pourraient révéler le côté plus sombre de notre nature, nous avons tendance à blâmer l’autre et à partir. Quant à nos amis, ils ne se soucient pas assez de nous pour creuser profondément notre vrai nous. Ils souhaitent seulement passer une bonne soirée. Par conséquent, nous finissons par mettre un voile sur les facettes embarrassantes de nos natures profondes. 

Lorsque nous sommes seuls et que nous sommes en colère, nous ne crions pas, car il n’y a personne pour nous écouter. Par conséquent, nous négligeons l’inquiétante force de notre capacité de colère. Lorsque nous travaillons sans cesse puisque personne ne nous appelle pour le dîner, nous ne comprenons pas que nous utilisons le travail comme un outil de contrôle sur notre vie. 

La nuit, la seule chose dont nous avons conscience c’est à quel point il serait appréciable de se câliner avec quelqu’un.

Ce que nous ne réalisons pas, c’est que si nous étions avec quelqu’un, une autre facette de nous, plus intime, se sentirai triste et mal à l’aise si nous étions amenés à être trop attaché et dépendant de cette personne.

L’un des grands privilèges d’être seul, c’est l’illusion flatteuse qu’on est, une personne très facile à vivre. Avec un si faible niveau de compréhension de nous-mêmes, il n’est pas étonnant que nous ne soyons pas en mesure de savoir quel type de personnes pourrait nous correspondre. 

2. Nous répétons des schémas malsains de l’enfance, en nous accrochant toujours à des personnes qui nous frustreront de manière familière mais douloureuse

Nous croyons rechercher le bonheur dans l’amour, mais ce n’est pas si simple. Ce que nous recherchons vraiment c’est la familiarité, ce qui pourrait bien compliquer tous les plans que nous pourrions avoir pour le bonheur.

Nous recréons dans les relations d’adultes certains des sentiments que nous avons connus dans l’enfance. C’est lorsque nous étions enfant que nous avons découvert et compris pour la première fois ce que signifiait l’amour. Malheureusement, les leçons que nous avons apprises n’étaient peut-être pas simples. L’amour que nous avons connu en tant qu’enfant s’est peut-être lié à d’autres dynamiques moins agréables : être contrôlé, se sentir humilié, être abandonné, ne jamais communiquer, en résumé : la souffrance.

En tant qu’adultes, nous pouvons alors rejeter certains candidats sains que nous rencontrons, non pas parce qu’ils sont malveillants, mais précisément parce qu’ils sont trop équilibrés (trop matures, trop compréhensifs, trop fiables) et cette droiture nous est inconnue, étrangère et presque oppressante. Nous nous dirigeons plutôt vers des candidats qui attirent notre inconscient, non pas parce qu’ils nous plairont, mais parce qu’ils nous frustreront d’une manière qui nous est familière. Nous nous mettons en couple avec les mauvaises personnes parce que les bonnes personnes ne nous semblent pas adéquates ni méritées. Cela s’explique par le fait que nous n’avons pas d’expériences relationnelles saines et que nous n’associons pas forcément le fait d’être aimé avec de la satisfaction.

Bien souvent, nous n’arrivons pas à expliquer nos sentiments à notre partenaire car nous ne nous comprenons pas assez bien. Nous traduisons nos sentiments par des actes plutôt que de les communiquer par des mots. Cela engendre souvent un effet destructeur (nous cassons une porte plutôt que d’expliquer que nous sommes fous de colère).

Nous ignorons les effets que nos paroles peuvent avoir sur les autres. On ne se rend pas compte de la fréquence à laquelle nous sommes critiques. 

Nous ne pouvons pas anticiper nos sentiments : lorsque nous commençons à être surexcités et à parler trop vite, nous devrions savoir qu’il est temps de faire le tour du pâté de maisons au risque d’exploser.

Nous projetons, c’est-à-dire que nous répondons aux événements présents selon des schémas établis dans l’enfance. Dans nos têtes, nos partenaires se mélangent à d’autres personnes de notre histoire émotionnelle (une mère humiliante, un père distant etc…). 

Nous sommes gouvernés par le passé : les mauvaises et anciennes habitudes gardent leur emprise. Nous ne voyons pas ce qui se passe et de ce fait, nous ne pouvons rien y faire.

Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire une fois que les gens sont capables d’identifier ce qui pose problème chez eux. Nous n’avons pas besoin que les gens soient exempts de problèmes, nous avons besoin que les gens puissent expliquer la nature de leurs problèmes.

  • LE TRAVAIL 

Un manque de connaissance de soi est un obstacle à l’épanouissement au travail de plusieurs manières, que nous allons détailler dans cet article. 

Nous n’avons que quelques années pour trouver une réponse convaincante sur ce que nous voulons faire de nos vies. Ensuite, où que nous en soyons dans notre processus de réflexion, nous devons nous lancer dans la vie professionnelle afin d’avoir suffisamment d’argent pour survivre ou apaiser les exigences de la société en matière de productivité.

Sans connaissance de soi, nous sommes trop vague sur nos ambitions, nous ne savons pas quoi faire de nos vies et puisque l’argent a tendance à être une priorité urgente, nous nous enfermons dans une cage dont il faudra peut-être des décennies pour émerger.

Nous sommes trop modestes et nous passons à côté d’opportunités : nous ne savons pas réellement de quoi nous sommes capables. 

Nous sommes trop ambitieux : nous ne savons pas où sont nos limites et nous perdons des années à essayer de faire quelque chose qui ne nous convient pas.

Nous ne comprenons pas en quoi nous sommes des employés ou des patrons difficiles. Nous pouvons être sur la défensive, ou réticents à faire confiance à qui que ce soit ou encore trop désireux de plaire.

Nous ne percevons pas nos attitudes cachées qui nous font réussir ou échouer. Il se peut que nous nous considérions, à tort, comme n’étant pas faits pour les postes les plus importants ou lorsque les choses commencent à bien se passer, nous nous retrouvons à faire inconsciemment une gaffe. Peut-être essayons-nous inconsciemment d’éviter la rivalité avec un parent, un frère ou une sœur en nous auto-sabotant. La dynamique familiale a une énorme influence cachée sur l’efficacité avec laquelle nous opérons au travail.

  • VIVRE AVEC LES AUTRES 

Sans connaissance de soi, nous devenons en général une charge pour les autres. 

Nous ne réalisons pas l’effet que nous avons sur les autres : sans le vouloir, nous pouvons passer pour une personne arrogante ou froide. Nous pourrions également être perçu comme quelqu’un ayant tendance à vouloir capter l’attention ou comme inutilement timide ou encore comme une personne qui pourrait devenir furieuse de manière dangereuse.

Nous pouvons devenir la proie d’une solitude inutile en ne comprenant pas ce dont nous avons vraiment besoin.

Les difficultés d’empathie : ne pas reconnaître les parties de soi qui sont les plus vulnérables ou les plus perturbées pousse à ne pas se considérer comme étant «comme» les autres. Il est difficile de comprendre les éléments les plus profonds d’autrui sans s’être d’abord exploré soi-même.

  • DÉPENSER DE L’ARGENT DE MANIÈRE INCONSIDÉRÉE

La plupart des choses que nous achetons nous donne une idée de ce qui nous rendra heureux. Mais sans connaissance de soi, il nous sera difficile de comprendre la relation entre ce que nous achetons et ce que nous ressentons. Nous serons déçus par les vacances et les voyages. Nous regretterons les achats compulsifs. Nous serons la proie de la mode : ne nous connaissant pas, nous serons à la merci de ce que la société de consommation nous dit de vouloir.

Nous pourrions devenir des snobs par inadvertance en aimant les choses parce que les autres les aiment plutôt que pour des raisons personnelles plus profondes.

La connaissance de soi a toujours été importante. Aujourd’hui encore plus que jamais. C’est le résultat du progrès politique et social. Lorsque le quotidien était beaucoup plus contraint par la tradition, une hiérarchie sociale rigide et des codes de mœurs rigoureux, la connaissance de soi était moins nécessaire pour guider l’action. Désormais, si nous voulons profiter de l’indépendance et de la liberté qui nous sont offertes (en amour, au travail et dans la vie sociale), il y a d’autant plus de raisons d’apprendre à se connaître.

Si vous jugez que votre connaissance de vous est encore perfectible, vous pouvez vous inscrire à notre cours “Comment apprendre à mieux se connaître”

By The School of Life

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